Il voyait le froid nord-ouest de l’infortune
Amasser depuis long-temps une violente tempête ;
Une coquette à la fin lui brise le cœur,
Malheur à elle !
Alors il prit poste devant le mât
Et en mer.
Trembler sous le bâton de la Fortune,
Ayant à peine sa suffisance de drummock[1],
Son orgucilleux et indépendant estomac
Ne pouvait pas s’en accommoder ;
Aussi, il roula ses fesses dans un hamac
Et en mer.
Il n’a jamais été adonné à rien de bien mal,
Mais l’argent ne voulait pas rester dans ses poches ;
Avec lui, il n’y avait jamais de cachoterie,
11 agissait franchement :
La Muse était tout ce dont il tirait orgueil,
Celui qui est en mer.
Gens de la Jamaïque, traitez-le bien,
Et entourez-le d’un abri commode ;
Vous le trouverez toujours bon garçon
Et plein de gaieté ;
Ji ne voudrait pas faire tort au diable lui-même,
Celui qui est en mer.
Adieu, Billie, mon faiseur de vers !
Votre sol natal vous fut toujours très-mauvais ;
Mais vous pouvez fleurir comme un lis
Maintenant bel et bien !
Je boirai à votre santé ma dernière chopine,
Quoique vous soyez en mer.
À UN HAGGIS[2].
Bénie soit votre honnête et attrayante face,
Grand chef de la race des puddings !
Au-dessus d’eux tous vous prenez place,
Panse, tripes ou boyaux :
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POÉSIES DE BURNS.
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