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POÉSIES DE BURNS.


Il voyait le froid nord-ouest de l’infortune
Amasser depuis long-temps une violente tempête ;
Une coquette à la fin lui brise le cœur,
Malheur à elle !
Alors il prit poste devant le mât
Et en mer.

Trembler sous le bâton de la Fortune,
Ayant à peine sa suffisance de drummock[1],
Son orgucilleux et indépendant estomac
Ne pouvait pas s’en accommoder ;
Aussi, il roula ses fesses dans un hamac
Et en mer.

Il n’a jamais été adonné à rien de bien mal,
Mais l’argent ne voulait pas rester dans ses poches ;
Avec lui, il n’y avait jamais de cachoterie,
11 agissait franchement :
La Muse était tout ce dont il tirait orgueil,
Celui qui est en mer.

Gens de la Jamaïque, traitez-le bien,
Et entourez-le d’un abri commode ;
Vous le trouverez toujours bon garçon
Et plein de gaieté ;
Ji ne voudrait pas faire tort au diable lui-même,
Celui qui est en mer.

Adieu, Billie, mon faiseur de vers !
Votre sol natal vous fut toujours très-mauvais ;
Mais vous pouvez fleurir comme un lis
Maintenant bel et bien !
Je boirai à votre santé ma dernière chopine,
Quoique vous soyez en mer.

À UN HAGGIS[2].

Bénie soit votre honnête et attrayante face,
Grand chef de la race des puddings !
Au-dessus d’eux tous vous prenez place,
Panse, tripes ou boyaux :

  1. Mélange de farine et d’eau. (N. d. trad.)
  2. Sorte de boudin
    fait avec les poumons, le cœur et le foie d’une vache ou d’un mouton,
    hachés avec de la graisse, des oignons, du poivre et du sel, et bouilli
    dans la panse de l’animal. (N. d. trad.)