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POÉSIES DE BURNS.

Là où la faiblesse humaine a failli,
Où la fragilité a dévié,
Ô toi, Bonté Suprême, car tu l’es,
Cache mes fautes dans l’ombre des ténèbres.

Là où j’ai erré avec intention,
Ma seule défense
C’est que tu es bon ; et la bonté toujours
Se plaît à pardonner.

STANCES

SUR LE MÊME SUJET.

Pourquoi tant de répugnance à quitter cette scène terrestre ?
L’ai-je trouvée si pleine de charmes attrayants ?
Quelques gouttes de joie entremêlées de mal à plein verre ;
Quelques rayons de soleil entre des orages renaissants.
Est-ce l’agonie du départ qui alarme mon âme,
Ou la désagréable, lugubre, sombre demeure de la mort ?
C’est le remords, le remords qui arme mes terreurs ;
Je tremble d’approcher un Dieu irrité
Et de souffrir justement sous sa verge vengeresse.

II.

Je voudrais bien dire : Pardonne ma noire offense :
Je voudrais bien promettre de ne plus désobéir ;
Mais si mon créateur me rendait la santé,
Je pourrais abandonner encore la voie de la belle vertu ;
Je pourrais m’égarer encore dans le sentier de la folie ;
Élever encore la brute et rabaisser l’homme ;
Alors comment implorerais-je la clémence céleste,
Moi qui agis si contrairement au plan de la céleste clémence,
Qui ai si souvent gémi de mes péchés, et pourtant ai couru à la tentation ?

III.

O toi, grand régulateur de tout ici-bas,
Si j’ose lever un œil vers toi,
D’un signe tu peux faire cesser le souffle de la tempête,
Ou apaiser le tumulte de la mer en fureur :
Avec re pouvoir répressif daigne m’aider