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POÉSIES DE BURNS.

Si je ne le suis pas, pourquoi me vois-je en butte
À sa cruauté et à son dédain ?
Ou pourquoi l’homme a-t-il la volonté et le pouvoir
De faire gémir son semblable ?

X.

Pourtant que ceci, mon fils,
Ne trouble pas par trop ton jeune sein :
Cette vue partielle de l’espèce humaine
N’est sûrement pas la dernière !
L’honnête homme, pauvre et opprimé,
Ne serait certainement jamais né,
S’il n’y avait pas eu quelque récompense
Pour consoler ceux qui gémissent !

XI.

Ô mort| la plus chère amie de l’homme pauvre !
La plus tendre et la meilleure !
Bienvenue sera l’heure où mes membres vieillis
S’étendront avec toi dans le repos !
Les grands, les riches craignent tes coups,
Qui les arrachent à la pompe et au plaisir ;
Mais, oh ! quel bienheureux soulagement pour ceux
Qui, excédés de dégoûts, gémissent :

PRIÈRE

EN VUE DE LA MORT.

Ô toi, cause inconnue, toute-puissante,
De tout mon espoir et de toute ma crainte !
En la présence redoutée de qui, avant une heure,
Peut-être je dois paraître !

Si je me suis égaré dans les sentiers
De la vie que j’aurais dû éviter,
Comme quelque chose, hautement, dans mon sein
Me reproche d’avoir fait ;

Tu sais que tu m’as formé
Avec des passions intraitables et violentes ;
Et d’avoir écouté leur voix ensorcelante
M’a souvent ronduit à mal.