Fait paraître les vieux habits presque comme neufs ; —
Le père entremêle le tout d’admonitions convenables.
VI.
Tous les enfants sont avertis d’obéir
Aux ordres de leur maître et maîtresse,
Et de s’occuper de leurs travaux d’une main diligente,
Et de ne jamais, quoique hors de vue, s’amuser ni jouer :
« Et surtout, ne manquez pas de craindre toujours le Seigneur !
Et rendez-lui vos devoirs, comme il convient, matin et soir !
De peur de vous égarer dans la voie de la tentation,
Implorez son conseil et sa puissante assistance :
Ils n’ont jamais cherché en vain, ceux qui ont bien cherché le Seigneur ! »
VII.
Mais, chut ! on frappe doucement à la porte ;
Jenny, qui sait ce que pareil coup veut dire,
Raconte comme quoi un jeune garçon voisin a traversé la bruyère,
Pour faire des commissions, et l’escorter jusqu’au logis.
La mère rusée voit la conscience allumer une flamme
Dans l’œil de Jenuy et rougir sa joue ;
Le cœur pénétré de sollicitude inquiète, elle s’informe du nom,
Tandis que Jenny est à demi effrayée de parler ;
La mère est bien contente d’apprendre que ce n’est point un mauvais sujet, un libertin.
VIII.
Avec une obligeante bienvenue, Jenny l’introduit.
Un grand et beau garçon ; il donne dans l’œil à la mère ;
Jenny voit avec bonheur que la visite n’est pas mal prise ;
Le père cause chevaux, charrues et vaches.
Le cœur candide du jeune homme déborde de joie,
Mais, embarrassé et honteux, il a péince à faire bonne contenance.
La mère, avec une ruse de femme, sait découvrir
Ce qui rend le garçon si timide et si sérieux ;
Bien contente de penser que sa fille est respectée comme une autre,
IX.
Ô heureux amour ! quand un tel amour se trouve !
Ô ravissements du cœur ! — bonheur sans égal !
d’ai fait bien du chemin sur ce pénible globe mortel,
Et une sage expérience m’ordonne de déclarer ceci
« Si le ciel nous garde une coupe de plaisir céleste,
Un cordial dans cette triste vallée,
C’est quand un couple jeuhe, amoureux et modeste ;
Les bras entrelacés exhale son tendre sccret,
Sous la blanche aubépine qui parfume la brise du soir. »
Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/136
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POÉSIES DE BURNS.