Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée
83
POÉSIES DE BURNS.

Les actes des hommes arrivent de loin
Comme un songe confus,
Tandis qu’il prie et élève
Ses pensées jusqu’au ciel,
Et qu’errant çà et là au hasard
Il contemple la voûte solennelle.

IV.

Il n’est pas d’ermite solitaire, placé
La où jamais le pas humain n’a laissé de trace,
Qui soit moins propre que moi à jouer ce rèle :
Profiter du moment favorable,
Et juste s arrêter, et juste se mettre vn mouvement
Avec un art égoiste ;
Mais, bélas ! ces plaisirs, ces amours et ces joies
Que je savoure trop vivement,
Le solitaire peut les mépriser,
Peut ne les point avoir, et pourtant être heureux !
Il n’a ni besoin ni souci
De l’amour ou de la haine des humains,
Tandis que moi, ici, il faut que je crie
Contre la perfidie ingrate|

V.

Oh ! qu’ils sont dignes d’envie, les premiers jours
Où je suivais en dansant le labyrinthe du plaisir insouciant,
Etranger au souci et au mal !
Quel dommage de les avoir échangés contre un âge plus mr,
Pour sentir les folies ou les crimes
Des autres, ou les miens propres !
O vous, petits lutins qui jouez innocemment,
Comme linots dans le buisson,
Vous savez peu les malheurs que vous briguez,
Quand vous désirez d’être hommes !
Les pertes, les traverses
Qui assaillent l’homme actif !
Toutes les craintes, toutes les larmes
Du sombre déclin de l’âge !

L’HIVER.

I.

L’Occident brumeux étend sa maligne influence,
Et souffle la grèlce ct la pluie ;