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POÉSIES DE BURNS.

Auraient vu la fin de mes jours fatigués,
Si ce n’eût été pour vous !
Le sort m’a toujours fait don d’un ami
Dans tous mes souris et mes maux ;
Et souvent même d’un lien plus attachant,
D’un nœud plus tendre encore,
Cela éclaire, cela illumine
La scène ténébrouse,
De rencontrer et d’aborder
Mon Davie ou ma Jeannie !

XI.

Oh ! comme ce nom inspire mon style !
Les mots arrivent lestement, à la file,
Presque avant que je le sache !
La mesure facile court aussi belle
Que si Phœæbus et les fameuses neufs Sœurs
Veillaient sur ma plume.
Mon Pégase, malgré ses éparvins, ira chopin-clopant
Jusqu’à ce qu’il soit bien échauffé :
Et alors il boitera, clochera, et sautera,
Et courra d’un pied merveilleux ;
Mais de peur qu’alors la bête
Ne se repente de cette course prééipitée,
Je descendrai maintenant et essuierai
Sa peau suante et flétrie.

LAMENTATION

OCCASIONNÉE

PAR LA MALHEUREUSE ISSUE DES AMOURS D’UN AMI.

« Hélas ! combien souvent la bnnté se blesse elle-même,
Et la douce affection devient la sourte du chagrin ! »
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Ô toi, disque pâle, qui luis silencieux,
Tandis que dorment les mortels que les souris ne troublent pas !
Tu vois un misérable qui souffre intérieurement,
Et erre ici pour gémir et pleurer|
La douleur me tient éveillé la nuit
À ta clarté blafarde et sans chaleur ;