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POÉSIES DE BURNS.

Nos cœurs bondiront d’une joie honnête
En voyant venir l’année :
Alors, au penchant des collines, quand nous voudrons
Nous nous asseoirons et fredonnerons un air ;
Puis nous rimerons dessus, nous scanderons dessus,
Et nous le chanterons quand nous aurons fini.

V.

Ce ne sont pas les titres ni le rang,
Ce ne sont pas les richesses de la Banque de Londres
Qui achètent la paix et le repos ;
Ce n’est pas d’ajouter encore à beaucoup,
Ce ne sont pas les livres ni la science
Qui nous rendent vraiment heureux ;
Si le bonheur n’a pas son siège
Et son centre dans notre sein,
Nous pouvons être savants, ou riches, ou puissants,
Mais jamais nous ne pauvons être contents :
Ni trésors ni plaisirs
Ne pourraient nous rendre heureux long-temps ;
C’est toujours par le cœur
Que nous sommes bien ou mal.

VI.

Pensez-vous que des gens tels que vous et moi,
Qui peinons et haletons, par l’humide et le sec,
À travailler sans relâche ;
Pensez-vous que nous soyons moins heureux que ceux
Qui ne font point attention à nous lorsqu’ils passent,
Ne jugeant pas que nous en valions la peine ?
Hélas ! combien souvent, dans leur humeur hautaine,
Ils oppriment les créatures de Dieu !
Ou bien, négligeant tout ce qu’il y a de bon,
Ils se plongent dans les excès :
Sans souci ni crainte
Du ciel ou de l’enfer !
Estimant et croyant
Que ce n’est qu’un conte frivole !

VII.

Résignons-nous donc gaiement,
Et ne diminuons pas nos rares plaisirs
En nous chagrinant de notre état ;
Et, quand même il arriverait des malheurs,
Moi qui suis ici, j’en ai rencontré quelques-uns,
Et je leur suis reconnaissant,