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POÉSIES DE BURNS.

         Au-dessus du bois ;
Je savais que ma Maggie ne dormirait pas
         Pour cela plus qu’en été.

Au chariot ou à la charrette, tu n’étais jamais rétive ;
La descente la plus escarpéo, tu l’aurais affrontée :
Jamais tu ne sautais, te cabrais, te jetais en avant,
         Puis t’arrêtais pour souffler ;
Mais, quand tu avais un peu hâté le pas,
         Tu le ralentissais insensiblement.

Tout mon attelage se compose de tes enfants,
Les quatre plus braves bêtes qui aient jamais porté le joug ;
J’en ai vendu en outre six de plus,
         Que tu as nourries.
J’ai tiré treize livres et deux shillings
         De la pire d’entre elles.

Nous avous fait tous deux bien des travaux pénibles
Et nous avons lutté contre les tourments du monde !
Et, dans bien des jours d’anxiété, j’ai cru
         Que nous serions battus !
Pourtant nous voici arrivés à la vieillesse débile
         Avec quelque chose encore.

Et ne pense pas, mon vieux et fidèle serviteur,
Que maintenant peut-être tu mérites d’avoir moins,
Et que tu pourras souffrir la faim sur tes vieux jours ;
         Car, sur mon dernier boisseau,
Je mettrai un picotin tout comble
         De côté pour toi.

Nous sommes parvenus ensemble à l’âge des infirmités ;
Nous irons tout branlants l’un avec l’autre ;
Avec un soin attentif je te transporterai avec tes entraves
         Dans quelque sillon réservé
Où tu puisses noblement dilater ton cuir
         Avec peu de fatigue.

À UNE SOURIS


DONT J’AVAIS DÉTRUIT LE NID AVEC MA CHARRUE


EN NOVEMBRE 1785.


Petite bête lisse, farouche et craintive,
Oh, quelle panique dans ton sein :