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POÉSIES DE BURNS.

Le beau tas de noisettes de la vieille ménagère
         Se distribue à la ronde,
Et la destinée de bien des garçons et des filles
         Se décide rette nuit :
Les unes s’allument affectueusement côte à côte,
         Et brûlent ensemble parfaitement ;
Les autres se séparent, avec un insolent orgueil,
         Et sautent par-dessus la cheminée
                  Bien haut cette nuit.

Jeanne en glisse deux, d’un œil attentif ;
         Qui c’était, elle ne veut pas le dire ;
Mais, celle-ci, c’est Jack, et celle-ci, c’est moi,
         Dit-elle en elle-mème ;
Il brûlait sur elle, et elle sur lui,
         Comme s’ils ne devaient plus jamais se séparer,
Lorsque, erac ! il sauta, par-dessus la cheminée,
         Et Jeanne eut même le cœur bien gros
                  De voir cela cette nuit.

Le pauvre Willie, à la tige de chou blanc,
         Fut brûlé avec la précieuse Mallie ;
Et Mallie, sans nul doute, prit de l’humeur
         D’être accouplée à Willie ;
La noisette de Mallie fit au dehors un bond orsueilleux,
         Et alla la brûler au pied,
Tandis que Willie sautait et jurait sa foi
         Que c’était juste comme cela qu’il voulait
                  Être cette nuit,

Nell avait en tête l’aventure de la meule,
         Elle se met au feu avec Rob ;
Une flamme amoureuse les unit dans une douce étreinte
         Jusqu’à ce qu’ils se réduisent en cendre blanche ;
Le cœur de Nell dansait à cette vue,
         Elle dit tout bas à Rob de regarder :
Rob, à la dérobée, prit un baiser sur sa jolie bouche,
         En se serrant bien dans le coin pour cela,
                  Sans être vu cette nuit.

Mais Merran était assise derrière leur dos,
         Songeant à Andrew Bell ;
Elle les laisse à leur causcrie
         Et s’échappe toute seule :
Elle prend en droite ligne par la cour,
         Et puis s’en va au four,
Et dans l’ombre tâte les poutres,
         Et puis dedans jette le peloton de laine bleue,
                  Tout effrayée cette nuit.