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POÉSIES DE BURNS.

Kilmarnock peut long-temps se plaindre et gémir,
Et soupirer, ct sangloter, et pleurer, solitaire,
Et vêtir ses fils, homme, femme et enfant,
         D’habits de deuil ;
À la mort elle a chèrement payé sa redevance :
         Tam Samson est mort :

Les frères du niveau mystique
Peuvent de tristesse laisser tomber leur tête à fausse équerre,
Tandis que le long de leur nez les pleurs ruissellent
         Comme les grains d’un collier ;
La mort a donné à la loge un terrible coup :
         Tam Samson est mort :

Quand l’Hiver s’enveloppe de son manteau
Et durcit la bouc comme un roc :
Quaud les joueurs de curling affluent sur les lacs
         Avec un cmpressement joyeux,
Qui placeront-ils auprès du but ?
         Tom Samson est mort !

C’était le roi de toute la troupe,
Pour défendre, ou tirer, ou attraper de côté un trou,
Ou en suivant la direction de la pierre rugir comme Jéhu
         Au moment nécessaire ;
Mais maintenant il reste en arrière dans la ligne de la mort :
         Tam Samson est mort :

Maintenant qu’en sûreté voguent les majestueux saumons,
Et les truites toutes grêlées de rouge,
Et les anguilles bien connues pour leur souple queue,
         Et les brochets pour leur gloutonnerie,
Puisque, pris lui-même au sombre filet du trépas, nous pleurons
         Tam Samson mort !

Réjouissez-vous toutes, gloussantes perdrix ;
Vous, coqs de bruyère pattus, chantez gaiement ;
Vous, lièvres, redressez votre queue toute belle
         Sans crainte,
Votre ennemi mortel est maintenant parti :
         Tam Samson est mort !

Que ce désastreux matin soit à jamais déploré
Qui le vit paré de ses habits de chasse,
Tandis que ses chiens d’arrêt à l’entour brûlaient impatients,
         Déjà découplés ;
Mais, hélas ! il partit, et jamais ne revint :
         Tam Samson est mort !