Venue pour prévenir ces vœux imprudents
Qui bientôt seraient violés.
Des « traces d’extravaganre sentimentale »
Etaient fortement empreintes sur son visage ;
Une grâce rustique, sauvagement spirituelle,
Brillait en plein sur elle ;
Son œil, même lorsqu’il ne regardait que le vide,
Étincelait du feu de l’honneur.
Sa robe, en tartan aux vives couleurs, flottait
De manière à laisser voir à peine la moitié d’une jambe ;
Et quelle jambe ! Celle de mu belle Jeanne
Pourrait seule l’égaler ;
Bi droite, si mince du bas, si nette et si propre
Qu’aucune autre n’en approchait.
Son grand manteau, de couleur verdätre,
Attira principalement mes regards émerveillés ;
Des nuances claires et foncées, mélangées hardiment, jetaient
Un grand lustre,
Et semblaient, à ma vue étonnée,
Une terre bien connue.
Ici des rivières se perdaient dans la mer,
Là des montagnes s’élançaient jusqu’aux cieux ;
Jci des vagues houleuses dessinaient la côte
De leur écume grossissante,
Là dans le lointain brillait, sublime honneur de l’art,
Le dôme seigneurial ;
Ici le Doon versait ses flots venus de loin,
Là l’Irwine bien nourri mugissait majestucusement :
Le vieil ermite Ayr se glissait à travers ses bois
Jusqu’au rivage ;
Et maint torrent plus petit s’enfuyait,
Trahi par son rugissement.
En bas, étendu dans une vallée sablonneuse,
Un ancien bourg levait la tête ;
Toujours, comme on le lit dans l’histoire d’Écosse,
Il se vante d’une race,
Élevée à toutes les plus nobles vertus
Et à la grace polie.
Près de la tour imposante ou du beau palais,
Ou des ruines suspendues dans l’air.
Des tiges hardies de héros çà et là
Pouvaient se discerner ;
Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/102
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POÉSIES DE BURNS.