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POÉSIES DE BURNS.

       Votre chartre nuptiale ;
Puis jetez à bord votre grappin de fer,
       Et en plein sur sa hanche
              Venez ce jour-là.

XIV.


Vous toutes, enfin, jolies fleurs,
       Charmantes filles royales,
Que le ciel vous rende aussi bonnes que belles,
       Et vous donne des prétendants en quantité :
Mais ne méprisez pas les enfants de la Bretayne,
       Car les rois sont toujours très-rares,
Et les grands d’Allemagne sont assez petits ;
       Ils valent toujours un peu plus que besoin n’est,
              N’importe quel jour.

XV.


Dieu vous bénisse toutes ! Considérez maintenaut
       Que vous êtes extrêmement choyées ;
Mais, avant que le cours de la vie s’arrête,
       Il peut devenir amèrement salé :
Et j’en ai vu leur écuelle pleine,
       Qui pourtant ont boudé devant ;
Mais avant la fin du jour, je crois,
       Elles en ont gratté le fond
              À s’y mirer ce jour-là.

LA VISION.


CHANT PREMIER.


Le soleil avait clos la journée d’hiver,
Les joueurs de curling[1] avaient quitté leur jeu bruyant,
Le lièvre affamé avait pris sa route
       Vers les plants de choux verts,
Tandis que la neige perfide trahit
       Chaque pas qu’il a fait.

Le fléau harassant du batteur en grange
M’avait fatigué tout le jour ;
Et lorsque le jour eut fermé son œil,

  1. Jeu qui consiste à fuire glisser sur la glace, vers un but, de
    grosses pierres de 40 à 60 livres. (N. d. trad.)