Votre chartre nuptiale ;
Puis jetez à bord votre grappin de fer,
Et en plein sur sa hanche
Venez ce jour-là.
Vous toutes, enfin, jolies fleurs,
Charmantes filles royales,
Que le ciel vous rende aussi bonnes que belles,
Et vous donne des prétendants en quantité :
Mais ne méprisez pas les enfants de la Bretayne,
Car les rois sont toujours très-rares,
Et les grands d’Allemagne sont assez petits ;
Ils valent toujours un peu plus que besoin n’est,
N’importe quel jour.
Dieu vous bénisse toutes ! Considérez maintenaut
Que vous êtes extrêmement choyées ;
Mais, avant que le cours de la vie s’arrête,
Il peut devenir amèrement salé :
Et j’en ai vu leur écuelle pleine,
Qui pourtant ont boudé devant ;
Mais avant la fin du jour, je crois,
Elles en ont gratté le fond
À s’y mirer ce jour-là.
Le soleil avait clos la journée d’hiver,
Les joueurs de curling[1] avaient quitté leur jeu bruyant,
Le lièvre affamé avait pris sa route
Vers les plants de choux verts,
Tandis que la neige perfide trahit
Chaque pas qu’il a fait.
Le fléau harassant du batteur en grange
M’avait fatigué tout le jour ;
Et lorsque le jour eut fermé son œil,
- ↑ Jeu qui consiste à fuire glisser sur la glace, vers un but, de
grosses pierres de 40 à 60 livres. (N. d. trad.)