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LA THÉOGONIE

qu’il rencontre et qui peuvent s’arrêter, les richesses et le bonheur.

Harmonie, fille d’Aphrodite, donna à Cadmus Ino et Sémélé, puis Agavé, puis Autonoé, qu’Aristée à l’épaisse chevelure eut pour épouse, puis enfin Polydore ; ils naquirent dans les remparts dont Thèbes se couronne.

Unie par l’amour au magnanime Chrysaor, Callirhoé, fille de l’Océan, enfanta le plus robuste des mortels, ce Géryon que tua Héraclès dans l’île d’Érythie, pour lui ravir ses bœufs au pied flexible.

L’Aurore eut de Tithon Memnon au casque d’or, roi des Éthiopiens, et un autre roi, Hémation. Céphale la rendit mère d’un illustre fils, du vaillant Phaéton, mortel semblable aux dieux. Dans ses jeunes années, lorsque la fleur délicate de l’adolescence brillait sur son visage, que les douces pensées de cet âge occupaient son cœur, la riante Aphrodite le ravit, l’attacha à son culte, et le chargea, génie divin, du service nocturne de ses temples.

Le fils d’Éson, par la volonté des dieux, enleva du palais de son père la fille du roi Æétès, nourrisson de Zeus. Ce fut après avoir accompli les pénibles et si nombreux travaux que lui avaient imposés un roi orgueilleux, l’injuste, le violent Pélias, cet artisan de crimes. Sorti de ces épreuves, après mille dangers et mille maux, il revint à Iolcos, emmenant sur sa nef rapide la jeune fille aux doux regards, dont il fit son épouse. Cédant à l’amour de Jason, pasteur des peuples, Médée le rendit père de Médéos, que nourrit dans les montagnes Chiron, fils de Philyre. Ainsi l’avaient voulu les conseils du grand Zeus.

Parmi les nymphes de la mer, filles du vieux Nérée,

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