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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

il en eut la rapide Iris, les Harpyes à la belle chevelure, et Aello, et Ocypète, qui d’une aile légère suivent dans leur vol les vents et les oiseaux, qui jamais ne quittent la région de l’air.

Phorcys eut de Céto les belles Grées ; ainsi les nomment, à cause des cheveux blancs qui dès leur naissance ombragèrent leur front, et les dieux immortels et les hommes, habitants de la terre. C’est Péphrédo, au riche voile, Ényo, au voile doré. Après elles naquirent les Gorgones, qui habitent au delà de l’illustre Océan, aux extrémités de la terre, près de la Nuit, avec les Hespérides à la voix éclatante. C’est Sthéno, Euryale, Méduse, qui souffrit des maux si cruels. Méduse était mortelle, tandis que ses sœurs n’étaient sujettes ni à la vieillesse ni à la mort. Elle seule pourtant reçut, sur une molle prairie, parmi les fleurs du printemps, les embrassements du dieu à la chevelure azurée. Lorsque Persée eut coupé sa tête, de son sang s’élancèrent le grand Chrysaor et le cheval Pégase ; celui-ci ainsi nommé des sources de l’Océan près desquelles il reçut la naissance, et l’autre, de l’épée d’or qu’il portait dans ses mains. Prenant son vol loin de la terre féconde, Chrysaor s’alla joindre aux immortels : il habite le palais de Zeus et au prudent Zeus il apporte sa foudre.

De Callirhoé, fille de l’illustre Océan, Chrysaor eut Géryon, aux trois têtes. Hercule vainquit ce monstre dans l’île d’Érythie, près de ses bœufs au pied flexible, au large front, le jour où, les enlevant, après avoir tué, au fond de leur étable obscure, ceux qui les gardaient, le chien Orthros et le pasteur Eurityon, il les chassa devant lui, à travers les flots de l’Océan, et les conduisit dans la ville sacrée de Tirynthe.