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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

et malfaisants, pour la plupart, qui prirent naissance de Phorcys et de Céto ; c’est une mythologie particulière, dont il nous suffira, quant à présent, d’avoir énoncé plus haut l’idée générale.

Maintenant se déroule à son tour la nombreuse lignée des Titans, par qui s’achève et s’organise la création dans ce qu’elle a de plus noble et de meilleur. À la tête, la famille de l’Océan et de Thétys, les dieux nourriciers par excellence : trois mille fils, qui sont désignés comme les fleuves, et trois mille filles, les Océanides, dans lesquelles il faut reconnaître les fontaines, les sources des eaux vives, quoique les noms de plusieurs d’entre elles impliquent des conceptions d’un ordre supérieur, par exemple, Métis la sagesse, Tyché, la fortune, et Styx, dont nous parlerons plus loin. Du second couple des Titans, Hypérion, celui qui monte dans les cieux, et Théia, la Clarté, naquirent le Soleil et la Lune, dont ils sont les prototypes, et l’Aurore qui luit pour les hommes et pour les dieux. Le troisième couple, qui est l’opposition du précédent, donne naissance à trois fils : le ténébreux Astréus, Pallas et Persès, lesquels, par eux-mêmes ou par leurs enfants, s’annoncent comme ayant trait au ciel étoilé de la nuit, au principe de son mouvement diurne, au soleil descendu dans les régions inferieures. L’Aurore, est-il dit, eut d’Astréus les trois Vents propices, l’Étoile du matin et les autres étoiles radieuses, dont le ciel forme sa couronne. De Pallas et de Styx, la source redoutée et glacée des enfers, garant du serment des dieux, du principe du