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LES VERS DORÉS

les autres. Reproche-toi ce que tu as fait de mal ; jouis de ce que tu as fait de bien.

XXIV

Médite sur les préceptes que je viens de te donner, travaille à les mettre en pratique, apprends à les aimer. Ils te conduiront sur les traces de la divine vertu ; j’en jure par celui qui a transmis dans nos âmes le sacré quaternaire[1] source de la nature éternelle.

XXV

Avant de rien commencer, adresse tes vœux aux immortels qui seuls peuvent consommer ton ouvrage. C’est en suivant ces pratiques que tu parviendras à connaître par quelle concorde les dieux sont liés aux mortels, quels sont les passages de tous les êtres, et quelle puissance les domine. Tu connaîtras, comme il est juste, que la nature est, en tout, semblable à elle-même. Alors tu cesseras d’espérer ce que tu espérais en vain, et rien ne te sera caché.

  1. Chez les Pythagoriciens, la monade ou l’unité représente Dieu même, parce qu’elle n’est engendrée par aucun nombre, qu’elle les engendre tous, qu’elle est simple et sans aucune composition. La dyade, ou le nombre deux, est l’image de la nature créée, parce qu’elle est le premier produit de l’unité, parce qu’elle est inspirée, parce qu’ayant des parties elle peut se décomposer et se défendre. La monade et la dyade réunies forment le ternaire, et représentent l’immensité de tout ce qui existe, l’être immuable et la matière altérable et changeante. J’ignore par quelle propriété le quaternaire, le nombre quatre, est encore un emblème de la divinité.