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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

avait été recommandé par Polycrate, tyran de Samos. « Ce roi, nous dit Porphyre[1], le recommanda à son tour aux prêtres ; ceux d’Héliopolis l’envoyèrent aux prêtres de Memphis, comme étant les plus anciens ; de leur côté les prêtres de Memphis, se servant du même prétexte, l’adressèrent aux prêtres de Thèbes. Ceux-ci n’osant le renvoyer par crainte du roi et espérant, à force de tribulations, lui faire abandonner son projet, lui imposèrent un noviciat bien dur. Pythagore subit ses épreuves avec tant de courage que les prêtres eux-mêmes s’en étonnèrent et l’admirent aux cérémonies de leur culte, ce qui n’avait encore été accordé à aucun étranger. »

Ce fut aux prêtres égyptiens qu’il emprunta ses doctrines concernant la divinité, la géométrie, l’arithmétique et la transmigration de l’âme dans les corps de toutes sortes d’animaux[2].

Revenu à Samos, Pythagore y ouvrit une école, dans un lieu qu’on appelle l’Hémicycle et qui servit plus tard de salle de séances aux assemblées politiques de la ville. Outre cette école en quelque sorte publique, il y aurait eu en dehors de la ville une retraite mystérieuse que ses biographes désignent sous le nom d’antre et dans laquelle il aurait passé la plus grande partie de sa vie, méditant solitairement ou initiant quelques-uns de ses disciples à ses doctrines les plus secrètes.

  1. Vie de Pythagore.
  2. Diodore de Sicile, I, 98.