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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

demeures souterraines et reparaissent chassées de leurs retraites par le besoin ; elles recueillent les grains d’orge ou de froment abandonnés dans les guérets, et la fourmi, qui traîne sa charge avec peine, est suivie d’une autre fourmi chargée d’un semblable fardeau. Ce peuple, faible à la fois et laborieux, ne se laissé pas vaincre par la fatigue et ramasse pour l’hiver les bienfaits de l’été.

LXXXI

Fille de l’air, la diligente abeille ne se livre pas à des travaux moins assidus. Elle choisit pour son atelier la fente d’une roche ou le creux d’un chêne antique. C’est là qu’elle dépose le suc précieux qu’elle a recueilli de mille fleurs. Elle en forme des palais innombrables de cire, elle en distille le miel le plus délicieux.

LXXXII

Ne garde pas le célibat si tu ne veux pas finir tes jours dans l’abandon. Rends à la nature ce que tu lui dois : tu as été engendré, tu dois engendrer à ton tour.

LXXXIII

Ne prostitue pas l’honneur de ta femme ; n’imprime pas une tache flétrissante à tes enfants. Dans le lit d’une adultère naissent des enfants qui ne se ressemblent pas.

LXXXIV

Respecte les secondes noces de ton père. Que le lit de sa nouvelle épouse soit sacré pour toi. Révère-la comme ta mère dont elle a pris la place.