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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

fois, tu seras autre. Cette habile conduite vaut mieux même qu’une grande vertu (1071-1075).

Ce qui n’est point fait encore, on peut bien difficilement en connaître la fin, savoir comment la divinité l’accomplira. Les ténèbres cachent l’événement ; avant qu’il arrive, il n’est point donné aux mortels de comprendre où s’arrête leur impuissance (1075-1078).

Je ne parlerai point mal d’un ennemi, s’il est honnête homme ; et je ne ferai point, non plus, l’éloge d’un méchant, fût-il mon ami (1079-1080).

Cyrnus, cette ville est en travail ; je crains bien qu’elle n’enfante quelque homme violent, chef d’une funeste sédition (1081-1082).

Il faut que l’homme de bien s’applique à tenir ferme jusqu’à la fin pour son ami (1083-1084).

Démonax, tu supportes avec peine bien des choses, car tu ne sais point faire ce qui ne t’est point agréable (1085-1086).

Castor, Pollux, vous qui habitez dans la divine Lacédémone, près des belles eaux de l’Eurotas, si jamais je médite contre un ami une méchante action, qu’elle retombe sur moi, et, si lui-même veut me faire du mal, qu’il lui en arrive deux fois autant (1087-1090).

Mon cœur est dans un cruel embarras au sujet de notre commerce : je ne puis ni haïr, ni aimer, sachant qu’il est bien pénible quand on a aimé, de haïr, bien pénible aussi d’aimer qui ne veut pas être aimé (1091-1094).

Jette tes vues sur un autre. Quant à moi, il n’y a point de nécessité que je fasse ceci. Tiens-moi compte du passé. Enfin mes ailes m’emportent loin d’un homme mauvais, comme l’oiseau qui s’élève