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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

ber notre amitié. Puisses-tu périr, ennemi des dieux, mortel sans foi, dont le sein recélait un serpent aux froides écailles, aux couleurs changeantes (599-602) !

Si les Magnésiens ont péri, c’est par des œuvres de violence, comme celles auxquelles appartient aujourd’hui cette ville sacrée (603-604).

Bien plus d’hommes ont dû leur perte à la satiété qu’à la faim, voulant avoir au delà de leur part (605-606).

Au commencement, le mensonge donne une petite satisfaction ; à la fin, il ne procure qu’un gain tout ensemble honteux et funeste. C’est une laide chose pour un homme que le mensonge l’accompagne et soit toujours prêt à sortir de sa bouche (607-610).

Ce n’est pas chose difficile que de blâmer autrui ni de se louer soi-même. À cela s’occupent volontiers ces hommes méprisables qui ne peuvent se taire, dont la langue méchante se répand en méchants discours. L’homme de bien sait en toutes choses garder la mesure (611-614).

Point d’homme absolument bon et modéré, parmi ceux que voit aujourd’hui le soleil (615-616).

Il s’en faut que tout réussisse au gré de nos désirs ; les immortels, en effet, sont bien plus puissants que les mortels (617-618).

Je vis dans les angoisses, dans la tristesse, ne pouvant franchir l’âpre sommet de la pauvreté (619-620).

Chacun honore le riche, chacun méprise le pauvre. Tous les hommes pensent de même (621-622).

Il y a chez les hommes des misères de toutes sortes ; il y a aussi toutes sortes d’avantages et de moyens de vivre (623-624).