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SENTENCES
DE
THÉOGNIS DE MÉGARE
TRADUIT PAR M. PATIN
de l’Académie Française


Dieu puissant, enfanté par Latone, engendré par Jupiter, jamais je ne t’oublierai, que je commence, que je finisse. Toujours, au contraire, je te célèbrerai, le premier, le dernier et au milieu de mes chants. À toi donc de m’entendre et de me favoriser (1-4).

Puissant Phébus, lorsque t’enfanta une vénérable déesse, Latone, lorsqu’embrassant de ses mains délicates le tronc du palmier, près du marais arrondi, elle fit naître en toi le plus beau des immortels, la grande Délos se remplit tout entière d’une odeur divine, la terre immense sourit, et, jusque dans ses abîmes, se réjouit la mer aux vagues blanchissantes (5-10).

Artémis, chasseresse divine, fille de Jupiter, qu’Agamemnon honora d’une statue, au temps où ses vaisseaux agiles allaient le porter vers Troie, entends mes vœux, écarte de moi les maux de la destinée. C’est peu pour toi, déesse : pour moi c’est beaucoup (11-14).

Je vous invoque, Muses et Grâces, filles de Jupiter, qui jadis, venues aux noces de Cadmus, fites enten-