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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

quatrième, on commencera de fabriquer la nef légère. Le dix-neuf est bon dans l’après-midi. Le neuf n’est point du tout à redouter : il convient aux plantations ; il est favorable à la naissance des hommes et des femmes ; il n’a rien de funeste. Quant au vingt-neuf, bien peu savent que c’est le meilleur jour du mois (pour entamer un tonneau, pour soumettre au joug les bœufs, les mulets, les chevaux rapides), pour lancer sur la sombre mer l’esquif aux bancs nombreux, aux rames agiles. Bien peu encore appellent le dix-neuf un jour de vérité… On ne sait guère qu’après le vingtième il est, au matin, le plus heureux jour du mois ; le soir il vaut beaucoup moins. Voilà les jours profitables aux mortels. Ceux qui en remplissent les intervalles sont tout à fait sans influence, indifférents. On fait cas des uns ou des autres, trop souvent sans s’y connaître. Car tel est comme une marâtre, et tel comme une mère. Heureux et fortuné qui a cette science et y conforme ses travaux, irréprochable devant les dieux, dont il suit les augures, dont il craint de transgresser les lois !



FIN DES POÈMES D’HÉSIODE.