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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

Invite l’homme qui t’aime, plutôt que ton ennemi ; mais préfère à tous celui qui habite près de toi. Car, s’il t’arrivait dans ton domaine quelque accident, tes voisins s’empresseraient d’accourir, la robe flottante, tandis que tes parents prendraient le temps d’attacher leur ceinture.

C’est un fléau qu’un mauvais voisin, autant qu’un bon voisin est un trésor.

Il est favorisé de la fortune, celui qui en a obtenu quelque honnête voisin.

Ton bœuf ne mourrait pas, si tu n’avais pas un mauvais voisin.

Emprunte à ton voisin, dans une mesure convenable, et sois fidèle à rendre dans la même mesure : fais même davantage, si tu le peux, afin de t’assurer un secours pour le jour du besoin.

Point de gains illégitimes : gagner ainsi, c’est perdre.

Il nous faut aimer qui nous aime, rechercher qui nous recherche, donner à qui nous donne, refuser à qui nous refuse.

On donne au généreux, on refuse à l’avare. Donner est bien, ravir est mal et conduit à la mort.

L’homme qui donne volontairement, quelque grand que soit le don, est content d’avoir donné, et s’en réjouit dans son cœur. Mais celui à qui, avec imprudence et opportunité, on extorque un bienfait, si petit qu’il soit, en a l’âme mécontente.

Un peu mis avec un peu, si la chose se répète, fera bientôt beaucoup.

Qui ajoute à ce qu’il possède est sûr d’éviter la faim.

Ce qu’on garde en sa maison ne donne point de soucis.