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La Chanson d’Arthur.

d’un épi, piquants comme un hérisson, s’avancent les chefs aux colliers d’or. Leurs épées ont des ailes.

Les Écossais de Médrod ressemblent aux flots que la tempête pousse. Ils roulent en vague sinueuses le long de la colline verte, ils roulent en vagues sombres jusqu’au ruisseau bordé de saules. Mais l’armée d’Arthur est un rocher, et le flot sombre jaillit en écume rouge.

Lorsque l’on parlera de la bataille de Camlan, les peuples pleureront.

Les vagues roulent le long de la colline verte… elles roulent jusqu’au soit ; mais chaque vague est plus courte que sa sœur, et, à chaque vague, le rocher se ronge.

C’est une belle bataille, une bataille d’hommes.

Le soleil se couche ; il n’y a plus à cheval qu’Arthur et que Médrod ; tous les autres sont