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Poëmes en prose.

boucliers retentissaient comme le tonnerre ; à midi leurs grandes épées coupaient le cuir et le fer. Ils sont tombés à Camlan.

Les armées sont en bataille sur deux collines ; entre elles deux coule un ruisseau bordé de saules. Qui franchira le premier le ruisseau ?

Ce fut Arthur. Le premier il s’élance en criant : « Cœur pour œil ! tête pour bras ! » Sa cuirasse d’argent resplendit comme la gelée du matin.

Arthur s’élance le premier ; les boucliers tremblent sur la pointe de sa lance ; sous les boucliers en pièces le sol s’exhausse. Son choc est plus terrible que celui du sanglier ; il court comme un troupeau de bœufs sauvages, comme une bruyère enflammée.

Lorsque l’on parlera de la bataille de Camlan, les peuples pleureront.

Derrière Arthur, serrés comme les grains