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La Chanson d’Arthur.

Les vieillards arrachent leur barbe et sanglotent : « Notre armée est morte, et il n’y a pas un barde digne de chanter son chant funèbre. »

Alors une voix retentit dans le bois de chênes, – une voix éclatante comme la voix de la foudre, une voix pleine comme la voix du torrent. – Cette voix chante : « Enfant, il était déjà un homme. Enfant, il était déjà vaillant dans le combat. Enfant, il enfonça l’épée dans l’enclume. Il est tombé à Camlan.

Il ne quittait pas le champ de bataille tant que le sang coulait ; il fauchait les cuirasses, comme le moissonneur fauche le chaume ; il était sage au conseil. Il est tombé à Camlan.

Ses guerriers sont morts ; mais ils sont morts en braves. À midi leurs lances traçaient sur la terre un sentier sanglant ; à midi ils avaient ébréché leurs grandes épées. Ils sont tombés à Camlan.

Ils sont morts en braves. À midi leurs