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Poëmes en prose.

Le fantôme est beau comme un taureau sauvage et son regard est doux. Il dit au barde : « Ami, nous allons nous rejoindre pour ne plus nous quitter. » Puis, s’adressant à Arthur : « Mon fils, je suis content de toi.

– Si tu es la nuée vivante qui aima la vierge bretonne, si tu es le chardonneret dont le baiser m’a engendré, donne la victoire à ton fils, mystérieux ordonnateur des batailles.

– Je suis le roi de la guerre Je t’ai engendré avec une vierge bretonne, sous un chêne aux racines profondes, aux branches nerveuses, et tu as été l’épée des Bretons. Je suis l’homme du passé, tu seras l’homme de l’avenir. »

Une bande de pourpre s’allume à l’horizon, le nuage pâlit et disparaît. L’armée de Médrod s’ébranle. Arthur sonne du cor et les Bretons sont à cheval.

La terre tremble sous les pieds des chevaux.