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Poëmes en prose.

Une voix lui répond : « Si vous vouliez, reine Genièvre, je serais votre chevalier. »

Elle avait été grisée par les flatteries des bardes ; elle fait semblant de ne pas avoir entendu. « Belle Genièvre, dit la voix, je suis Médrod, ton neveu, descends dans la prairie ; le son de l’oliphant peut seul éveiller Arthur endormi.

– Que veux-tu ?

– Te chanter une chanson d’amour, te dire ce que dit Arthur aux belles demoiselles dans les châteaux enchantés dont il renverse les murailles.

– La rosée tombe, et j’ai des souliers en satin rouge.

– La rosée ne mouillera pas tes souliers. »

Médrod enfourche son cheval noir et prend dans ses bras la reine accoudée à la fenêtre.