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La Chanson d’Arthur.

III



Les deux dames d’honneur, Enid et Teyaf au sein d’or, peignent les cheveux de la reine et découvrent le grand lit aux courtines de pourpre.

Elle est si belle, la reine Genièvre, dans sa fine tunique de lin ; mais Arthur est un soldat, et sa bouche ne sait pas dire ce que dit son cœur……

Arthur dort comme une épée dans son fourreau ; la reine se lève et s’accoude à la fenêtre qui regarde la prairie où l’on entrave les juments. Elle pense aux flatteries des bardes, elle pense à Médrod, et elle se dit : « Autour de moi on ne parle que de combats livrés pour les belles, et je n’ai point de chevalier. »