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Poëmes en prose.

Arthur murmure à l’oreille de Merlin : « Je croyais que, seul, tu savais cela. » Puis, emplissant la lourde coupe : « Gaulois, tu seras mon barde, veux-tu aussi être mon frère ?

– Je le veux, roi Arthur. »

Les deux Gaëls s’ouvrent une veine, laissent tomber dans le vin trois gouttes de sang et boivent l’un après l’autre.

« Arthur, dit Genièvre, les torches brûlent les doigts des pages ; il est l’heure de se retirer. »

Les guerriers voulaient finir le festin par un grand combat ; mais Arthur ne sait rien refuser à Genièvre, et il se retire avec elle dans la chambre au plancher sablé. Les chevaliers se couchèrent sur les bancs, le Gaulois se dirigea vers le bois des chênes, et le devin s’assit sur le seuil.