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Poëmes en prose.

Je vois le jour des larmes !

Le sanglier courageux pleure comme un enfant ; alors la druidesse des vagues pose la main sur l’épaule du roi des épées. Elle dit : « Faisons de belles funérailles à la Gaule, qui va mourir ; qu’elle retrouve, sur les plaines du ciel, ses druides, ses bardes et ses soldats. Enfants ! réunissez les chars, les selles, les javelots, les flèches, les lances ; faites-en un monceau et mettez-y le feu ; la Gaule aura de belles funérailles, et le vent du ciel ne sera pas assez fort pour disperser nos cendres. »

J’ai vu le jour des larmes !

Alors Vercingétorix dit : « Il ne faut pas que la Gaule meure. » Il monte à cheval et sort d’Alise. Il sort d’Alise, – le sanglier courageux, – il met lui-même ses pieds dans les entraves et il dit au vainqueur : « Laisse mon peuple libre et je serai ton esclave. »

J’ai vu le jour des larmes ! J’ai vu le san-