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La Chanson d’Arthur.

Je vois le jour des larmes !

Le chef au front large regarde la plaine sanglante et il soupire – le chef qui n’a jamais eu peur : – « Ils étaient jeunes, ils étaient beaux !… La forêt n’a plus de grands arbres. »

Je vois le jour des larmes !

Le chef au front large regarde la plaine sanglante, son pied heurte un cadavre. Il se penche, baise les lèvres bleues, et il dit – le chef courageux : – « Tu avais laissé sur la colline une hirondelle joyeuse ; elle t’attend, et tu es mort… Ils étaient si braves ! ils étaient si forts ! ils ont été vaincu… C’est ma faute ! »

Je vois le jour des larmes !

Alors les blessés, qui n’ont pas bu depuis la bataille, se soulèvent sur leurs mains et crient : « Tu es le roi de la guerre ! Vercingétorix, que ton nom soit béni ! »