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La Chanson d’Arthur.

« Ce sont des roseaux vides, mumure Merlin à l’oreille du roi.

– Ils sont galants, » répond Arthur. Puis s’adressant à Médrod : « Chante aussi, mon neveu, tu n’es pas un Gaël, mais tu as de mon sang dans les veines. »

Médrod souriait. Il chante : « Celle que j’aime est si belle que je n’ose la chanter. Les vers les plus brillants ternissent les lèvres de la bien-aimée, et les cordes d’argent d’une harpe d’écaille ne peuvent jamais soupirer un baiser. »

Un étranger paraît sur le seuil. – Il n’y avait pas de serrures aux portes du palais d’Arthur. – Médrod regarde la reine et se rasseoit.

« Étranger, sois le bienvenu, » dit Arthur.

L’étranger entre. Une lourde épée pend le long de sa cuisse droite ; un loup le suit, tenant dans ses dents blanches une harpe d’érable. « Roi des Bretons, dit-il, je suis un barde gaël.