Page:Poèmes en prose, Louis de Lyvron.pdf/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
Poëmes en prose.

Gazelles, écoutez ; ce chant a été fait pour vos sœurs. Écoutez, gazelles, ce que disent, dans la plaine, les cavaliers de Jephté :

« Ils venaient des montagnes comme un torrent ; sous leurs pas pressés le sang fumait… Ils sont tous morts dans la vallée.

Jetez, filles de Galaad, jetez des fleurs aux cavaliers ! »


Écoutez Ephrata, douces gazelles, elle ne dira pas ce que vous dites en nattant vos cheveux. Elle dit : « Je n’ai jamais jeté mon collier… Comme la cavale entravée dont l’étalon est au désert, je frissonne dès que le vent souffle de l’orient. »

La femme a besoin d’amour comme l’herbe a besoin d’eau. Ephrata sanglote : « Mon cœur