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Les Runes d’Attila.

Hildewige soupire : « Pourquoi as-tu, ô mon maître, mon doux maître ! pourquoi as-tu tiré l’épée contre les fils du soleil, contre les hommes immortels ? »

Le cygne prit la forme d’un guerrier ; il dit : « Attila, tu seras toujours le roi des moissonneurs ; lorsque des herbes impures étoufferont la terre, tu les faucheras à coups d’épée.

Tu es le soldat du Vieux, du père du monde. Regarde. » Attila regarde et il voit, au milieu du ciel, une tache brillante, une tache couleur de lait.

« Va commander ton armée, roi des glaives, dit le blond jeune homme, frère des dieux. » Le cheval aux ailes noires s’élance dans l’azur, et une grande voix crie dans les ténèbres :

« Bruyère des landes ! les lourds chariots ne broieront plus tes racines, les cuirasses des cavaliers brillent, au milieu des étoiles, comme des gouttes de lait. »