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Poëmes en prose.

Hildewige frissonne ; mais Attila sourit et dit au cygne : « J’ai cueilli la rose d’amour ; conduis-moi dans mon palais de nuages, dans mon palais d’azur.

Les bras de ma fiancée sont plus blancs que tes ailes, sa gorge est plus douce que tes ailes. Conduis-moi dans mon palais de nuages, dans mon palais d’azur. »

Le cheval étend ses ailes noires et s’arrête. Il avait décrit un cercle dans le ciel ; il s’arrête au-dessus du palais d’érable et Attila entend pleurer son armée.

Ils sanglotaient, en arrachant leur barbe, les cavaliers aux longs bras : « Le roi des glaives est mort et nos ennemis nous enferment dans un cercle de fer. »

Attila voit la plaine, blanche comme après la première neige ; mais ce sont des épées qui blanchissent la plaine, et il dit : « Nous aurons des noces sanglantes. »