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Poëmes en prose.

Hildewige disait : « Il était comme l’aune qui s’élève au milieu des ronces, il était comme l’élan dont le bois se dresse vers le ciel, et je l’ai tué ! je l’ai tué ! »

Les boucliers gémissent, les vautours battent des ailes, les loups hurlent, et le guerrier de la colline des bouleaux apparaît dans un rayon de soleil.

Dès qu’Hildewige voit le frère des dieux, elle appuie ses lèvres sur les lèvres bleuies d’Attila. « Je vais te rejoindre, roi des glaives, » lui dit-elle. Ses yeux étaient secs.

« Je vais te rejoindre dans la salle des guerriers, je te verserai l’hydromel dans le palais des braves. Je t’aime, roi des glaives ! » Ses yeux étaient secs.

Elle arrache l’épée, un éclair déchire le toit d’érable, et un cheval blanc aux ailes noires, aux crins de feu, s’élance dans la salle aux boucliers d’or.