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Les Runes d’Attila.

Le sang coule de la poitrine du roi sur la robe d’Hildewige et le roi dit : « Laisse-moi mourir près de toi… N’arrache pas l’épée… ne reprends pas ton baiser. »

La Rose du Nord regarde l’homme qui sourit avec une épée dans le cœur, elle regarde l’homme qui parle d’amour une épée dans le cœur, et ses yeux s’ouvrent étonnés.

Le sang coule de la poitrine du roi sur la robe d’Hildewige et le roi dit : « Veux-tu soutenir ma tête ?… N’arrache pas l’épée… Ne reprends pas ton baiser. »

Hildewige était pâle ; mais ses yeux étaient secs. Le roi chante doucement : « J’ai pour ma fiancée un palais de nuages… J’ai lavé mes mains rouges. »

Les boucliers gémissent, les loups hurlent, les vautours battent des ailes, et une grande voix crie dans les ténèbres : « Ne pleure plus, bruyère des landes. »