Page:Poèmes en prose, Louis de Lyvron.pdf/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
Poëmes en prose.

Hildewige ne pâlit par lorsque le roi l’emporta dans la salle où les boucliers d’or flamboient sur les murailles, elle ne pâlit pas lorsqu’il la déposa sur le lit.

Le roi des cavaliers sourit, puis il s’agenouille, puis il ouvre la bouche pour parler… Il n’a pas le temps de parler ; Hildewige lui enfonce l’épée dans le cœur.

Attila se relève sans arracher l’épée et crie d’une voix forte : « Hommes de l’Orient ! brisez vos flèches, déchirez vos joues : une femme a tué le roi des cavaliers. »

Hildewige était pâle, mais ses yeux étaient secs. Elle se disait : « Mes serments n’ont pas d’ailes comme les oiseaux, mes serments ne s’envolent pas. » Attila dit :

« Pleurez, loups gris ! pleurez, vautours fauves ! Une femme a tué votre roi. » Les loups hurlent devant la porte, les vautours crient sur le toit d’érable.