Page:Poèmes en prose, Louis de Lyvron.pdf/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
Les Runes d’Attila.

Les armées qu’il traversaient s’arrêtaient immobiles ; les hommes criaient, joyeux : « Les glaives vont boire ; notre roi emporte la déesse de la guerre. Attila ! Attila ! »

Attila marcha pendant une semaine, deux semaines, presque trois semaines, et il arriva devant le palais d’érable, devant le palais aux solives polies.

Tous ses guerriers l’attendaient, toutes ses femmes l’attendaient. Lorsqu’ils virent Hildewige, l’épée nue à la main, tous ensemble ils poussèrent un grand cri.

Les guerriers poussèrent un cri de joie, parce qu’Hildewige était belle ; les femmes poussèrent un cri de douleur, parce qu’Hildewige était la plus belle.

Les loups, fatigués, se couchèrent devant la porte ; les vautours, fatigués, se perchèrent sur le faîte du toit, et les femmes, pâles de jalousie, dressèrent la table du festin.