On avait sellé pour Attila un étalon léger comme la paille d’avoine, svelte comme la tige du pois de senteur. Hildewige s’asseoit sur la crinière rouge.
La Rose du Nord tient à la main l’épée nue. « Quelle est cette épée bleue ? lui demande Attila. – C’est une épée à poignée d’agate. »
Attila frappe du talon : « Vole, cheval blanc, vole vers le palais d’érable, vers le palais aux solives polies. Je sais parler aux femmes comme aux cavaliers. »
Il se disait cela ; mais il ne voulait pas effleurer de ses lèvres la belle tête blonde qui tremblait sur sa poitrine nue. – Ceux qui tuent savent aimer.
Pendant une semaine, deux semaines, presque trois semaines, il marcha. Chaque jour, il se disait : « Elle m’aimera ! » Chaque jour, Hildewige se disait : « Mon épée me défendra »