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Poëmes en prose.

« Que ton oreille soit fine comme celle de la souris, que tes pieds soient légers comme ceux du lièvre, que ton cœur soit tendre comme la cime du jeune prunier.

– Oh ! ma mère ! toi qui m’as nourrie, pourquoi m’as-tu vendue ? Je n’aime pas le roi des loups ; j’aime un guerrier que j’ai vu cette nuit sur la colline des bouleaux. »

Mais les coupes étaient vides, mais le traîneau était attelé… Hildewige peigne ses cheveux en pleurant, elle met ses bracelets en pleurant, elle dit adieu à la maison peinte.

Elle a déjà un pied dans le traîneau d’Attila et elle dit encore adieu aux arbres du verger. Le traîneau part et, au coucher du soleil, il s’arrête près de la barque rouge.

Hildewige s’asseoit à l’avant, Attila s’asseoit à l’arrière, le vieillard prend les rames, les loups entrent dans l’eau pâle, les vautours volent sur le ciel gris.