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Poëmes en prose.

Le Vieux, le père du monde avait dit : « La main d’un homme ne peut pas tuer, la main d’un Dieu ne doit pas tuer Attila, le moissonneur. » Tu t’en souviens, ma chevrette ?

Voilà pourquoi le blond jeune homme avait un casque d’or sur la colline, voilà pourquoi il avait un manteau bleu, voilà pourquoi il attendait la Rose du Nord.

Il est beau comme l’arc-en-ciel après l’orage, lorsque Hildewige le voit dans un rayon de la lune. Il est appuyé contre un sapin, sa cuirasse étincelle, son casque flamboie.

Elle le voit dans un rayon de lune, la Rose du Nord, elle le voit et elle s’arrête, tremblante comme une biche qui entend les dogues aboyer dans les genêts.

Les yeux d’Hildewige n’étaient ni bleus ni noirs, ils étaient clairs comme l’écume des flots, bruns comme le roseau des marais, brillants comme le jonc des ruisseaux.