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Les Runes d’Attila.

chanter des runes à ma bien-aimée. Je vais lui chanter ce que chantent les vagues au filet du pêcheur, ce que chantent les flèches aux joues brûlantes du soldat. »


iii



Le vieillard dit au roi : « J’ai dressé dans ma barque neuve un mât grand comme le pin des montagnes, j’ai hissé une voile semblable au genévrier des collines. »

Attila s’asseoit sur le banc de sapin et la barque cingle vers l’île verte. Les loups nagent dans le sillage, les vautours fouettent de leurs ailes aiguës la voile bleue.

La côte s’abaisse, les vagues s’enflent. « Vole, vole, barque rouge, dit le vieillard, danse sur les flots comme une bulle légère, flotte comme un lis au milieu des ondes. »