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Poëmes en prose.

– Nous avons soif, » hurlent les loups. « Nous avons faim, » crient les vautours. Attila fronce le sourcil. Les loups s’approchaient menaçant, les vautours volaient plus bas.

Les dents blanches brillaient, les becs jaunes claquaient, la mer riait… Une barque apparaît au couchant. – La nuit sème les étoiles sur la pourpre du soir.

La barque n’est ni grande ni petite, sa voile est bleue, son mât ploie comme un roseau. Le vieillard qui tient la barre dit au roi des cavaliers :

« Roi, j’ai dressé pour toi, dans ma barque neuve, ce mât grand comme le pin des montagnes, j’ai hissé pour toi cette voile, semblable au genévrier des collines. »

Grive aux plumes vertes, fais ton nid dans mon casque ; écureuil des bois, fais ton nid dans mon bouclier ; je vais jusqu’aux neiges d’hiver,