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Les Runes d’Attila.

– Une chanson d’amour.

– Je sais bien des chansons d’amour ; mon père m’en a appris en aiguisant sa cognée, ma mère m’en a appris en tordant sur le fuseau la laine des brebis. Je sais toutes les chansons que chantent les sapins au vent du Nord, je sais toutes les chansons que chante la bruyère à la couleuvre noire, sur la colline des abeilles. Je sais bien des chansons.

– Chante, mon élan bleu ! Chante jusqu’à la nuit d’amour !

– Elfe des tempêtes, dis au vent de crier moins haut, dis aux vagues qui se cabrent de secouer sans bruit leur crinière ; je vais parler au cœur de ma bien-aimée.

« Ma petite hirondelle, je vais chanter pour toi, pour toi seule. Écoute ! Mes vers seront éternels ; je les écris sur notre amour, avec le sang de mes veines.