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Poëmes en prose.

ses cheveux et des étincelles en tombent, il parle et le vent hurle, il étend la main et les vagues se cabrent. Le vois-tu ? Les flots le bercent comme un cygne.

Lorsque nous avons coulé une barque, quand nous avons brûlé une ville, nous jetons pour lui dans les flots une coupe d’argent et un anneau d’or. Vois-tu le renne de notre prairie ?

Elfes aux mains pleines, fouette de tes ailes les flots gris ; ma barque est un saumon. Fouette de tes ailes le vent endormi ; mon dragon vert a des mâts de sapin qui chantent comme le Kantelé. »

La jeune fille croise les mains sur l’épaule du pilote, sur l’épaule de l’homme du Nord.

Le pilote, debout à l’avant de la barque, dit à sa bien-aimée : « L’ange des tempêtes aime le chant des hommes, que faut-il chanter, ô ma mouette ?