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Poëmes en prose.

de perles, la rosée ne serait pour moi qu’une eau fangeuse. Si l’air du matin ne te soulevait plus dans ses bras bleus, l’air du matin ne serait pour moi qu’un brouillard empesté.

L’Ange du Sable.

Le chemin du désert est le chemin d’Allah ;
Chacun doit le chercher, et mes ailes effacent
Les traces des chameaux sur le sable doré.
La prière et la foi guident les caravanes.

Le Mendiant.

Je ne sais plus marcher seul. Quand je vois Sullalinn suivre, sur le sable, le soleil qui tourne, je suis Sullalinn sans m’occuper du chemin.

Le chameau d’Elpha vole comme un oiseau, le cheval de Jacob bondit comme une panthère.

Les Éclaireurs.

Voici les tentes ! Nous avons traversé le pays de la soif ; voici le clair ruisseau ! Nous avons traversé le pays de la peur ; voici les vierges souriantes ! Béni soit Jéhova !

Les femmes ont toujours aimé les chameliers : elles battent des mains.