Page:Poèmes en prose, Louis de Lyvron.pdf/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
Rachel et Lia.

« Quand tu vois courir une autruche, que dis-tu, Chamelier ?


– Je dis : la source est loin. »


Ils sortaient des roseaux comme des mouches blanches,

Et devant eux volait un grand lion ailé…


« Quand la terre sent le musc, que dis-tu, Chamelier ?


– Je dis : les tentes sont près. »

Les chameaux trottent, le cou tendu. Le mendiant marche lentement.

Le Mendiant.

Si je tue le fils d’Isaac, l’âme de Sullalinn ira reprendre, dans le fleuve, son corps pâli, et je ne la verrai plus dans les rayons du soleil. – Sullalinn, je ne veux pas que tu me quittes. Si le soleil ne te tissait plus un manteau de rayons, le soleil ne serait pour moi qu’un globe de ténèbres. Si la rosée ne te donnait plus un collier