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Poëmes en prose.

milieu des corbeaux. Elle s’approche lentement ; mais lorsqu’elle est près du ruisseau bordé de saules, Arthur murmure : « Genièvre !

– Arthur ! mon maître !…

– Genièvre, je t’aimais.

– Dès qu’il m’a assise sur la croupe de son cheval, j’ai voulu fuir…

– Mes chevaliers sont morts à cause de toi… Je te pardonne, et là haut je leur demanderai de te pardonner aussi. Ils t’aimaient tous, et moi… je t’aime encore.

– Arthur !… les lèvres de Médrod n’ont pas touché ma joue.

– Ne me dis pas si tu mens…

– Arthur ! Arthur ! » Elle dit cela, et sa belle tête blonde s’incline lentement, et ses yeux